Voyage de la Dante dans deux villes d’art d’Italie du Nord, Bergame et Brescia (du 27 février au 3 mars 2017)
Traditionnellement la Dante organise pour ses sociétaires, en février, un voyage de cinq jours dans une ou deux villes d’art italiennes. Cette année le choix s’est porté sur Bergame et Brescia, en Lombardie.
Bergame (120000 h.) devint cité romaine en 196 avant notre ère. Détruite lors de l’invasion des Huns conduits par Attila, ce ne fut qu’à l’époque du duché lombard qu’elle reprit de l’importance. Possession des Visconti de Milan au XIVe siècle, puis de Venise de 1428 à 1797, l’année où y naquit Donizetti, elle fut ensuite, après l’épopée napoléonienne, administrée par les Habsbourg avant de devenir, en 1859, partie intégrante de l’Italie. Bergamo est la patrie des masques de la commedia dell’arte, Arlequin, Gioppino et Brighella. La ville haute – la città alta – que l’on atteint en funiculaire, fut ceinte de remparts à l’époque vénitienne. Elle offre un extraordinaire ensemble urbain avec l’église romane Santa Maria Maggiore à l’intérieur somptueusement décoré de fresques, de stucs et de tapisseries, qui abrite les panneaux de marqueterie sur dessins de Lorenzo Lotto (Lotto travailla à Bergame de 1513 à 1526), la chapelle Colleoni, commandée par le célèbre condottiere pour abriter son tombeau, chef- d’œuvre de la Renaissance lombarde décoré de marbres polychromes, la Piazza vecchia avec le Palazzo della Ragione et sa fameuse Torre civica, le Duomo dans les souterrains duquel le Musée et le Trésor, inaugurés en 2012, présentent des découvertes archéologiques passionnantes (domus, mosaïques, église paléochrétienne, fresques, etc.). En descendant vers Bergamo bassa par la Via Porta dipinta, un arrêt à l’église romane San Michele al pozzo bianco a permis au groupe d’ admirer les fresques de Lotto avant de visiter, dans la ville moderne, l’église San Bartolomeo et l’église Santo Spirito, qui conservent des retables de ce grand peintre. L’Accademia Carrara, réouverte en 2015 après d’importants travaux de restructuration, est riche de chefs-d’œuvre de l’école vénitienne mais aussi de tableaux de Mantegna, Botticelli, Pisanello, Raphaël … Aux environs de Bergame, comment ne pas être séduit par ces bijoux de l’art roman que sont les petites églises d’Almenno, la précieuse rotonde de San Tomè et San Giorgio in Lemine ? À Trescore Balneario, la chapelle Suardi, entièrement décorée par Lotto de fresques racontant l’histoire de sainte Barbara et sainte Brigitte, a suscité l’admiration générale. Quant à Brescia, deuxième ville de Lombardie pour le nombre d’habitants (200000), son classement par l’Unesco fait oublier sa réputation de 3ème ville industrielle d’Italie (métallurgie). Colonie romaine sous le nom de Brixia, duché des Lombards, elle suit à peu près les mêmes vicissitudes historiques que Bergame. Durant le Risorgimento, elle se distingue par sa résistance contre les Autrichiens, ce qui lui vaut l’appellation de Lionne d’Italie. La visite commence par le remarquable Musée de Santa Giulia qui abrite des domus romaines, l’ensemble monastique lombard de San Salvatore, l’église Santa Maria in Solario, le chœur des moniales, et se poursuit par le Capitolium et le théâtre romain. En allant de place en place, on suit l’évolution historique et architecturale de la ville, de la Piazza del Foro à la Piazza della Vittoria en style rationaliste des années 30 fascistes, en passant par la Piazza della Loggia Renaissance, sans oublier le Duomo vecchio à la forme ronde. La visite au Palazzo Martinengo Cesaresco de l’exposition De Hayez a Boldini, a permis la découverte des représentants des plus grands courants artistiques du XIXe siècle italien, du néoclassicisme (Andrea Appiani, peintre préféré de Napoléon) au romantisme (Francesco Hayez), de la scapigliatura aux Macchiaioli, du divisionnisme aux témoins du climat culturel de la Belle époque parisienne, aux orientalistes et aux peintres de la vie quotidienne. Avant de reprendre la route de la France, le groupe s’est arrêté à Malpaga pour déjeuner à la Locanda dei nobili viaggiatori et visiter l’imposant château de Bartolomeo Colleoni, capitaine général de la République de Venise, qui se dresse au milieu des champs, et présente à l’intérieur des fresques avec des scènes de batailles, de chasse et de banquets, évoquant la visite du roi Christian de Danemark. La qualité des commentaires des guides, les spécialités régionales dégustées aux repas, le calme de l’hôtel, la « bravura » du conducteur du car et surtout le climat amical qui régnait au sein du groupe ont fait de ce voyage une réussite.