Cent ans d’histoire des Italiens en France.

ImmigrationParmi le public nombreux venu écouter le 27 mars 2018 à la Commanderie Saint-Jean Marie-Thérèse Giorsetti parler de l’immigration italienne en France, il y avait certainement des descendants de ces immigrés puisqu’ actuellement environ 4 millions de Français ont des origines italiennes.

Entre la France et l’Italie c’est une longue histoire : César et Vercingétorix, mais aussi les guerres d’Italie qui, par ricochet, ont apporté l’art de la Renaissance en France, les deux reines Catherine et Marie de Médicis, la Castiglione et Napoléon III… Mais c’est à partir de l’Unité italienne qu’un véritable phénomène migratoire a amené des milliers d’Italiens en France, poussés par la pauvreté qui régnait dans les campagnes, puis, à l’époque fasciste, par des motifs politiques. Quitter sa terre natale n’est jamais simple, le voyage qui mène à une nouvelle patrie est souvent périlleux. Ces immigrés n’étaient pas toujours bien vus par les Français, et des drames, des épisodes sanglants ont ponctué cette période comme le massacre de travailleurs italiens des salins à Aigues – Mortes en 1893 ou l’assassinat par l’anarchiste Caserio du président Sadi Carnot en 1894. Pourtant la volonté de s’intégrer était forte chez la plupart de ces immigrés, facilitée par le fait qu’ils étaient de religion catholique. Exerçant des petits métiers, parfois temporaires, certains très durs comme ramoneurs, récureurs de casseroles ou pittoresques, comme montreurs de marmottes, ou des métiers durables, comme maçons, mineurs dans l’est de la France et la région de St Etienne ou horticulteurs et floriculteurs dans le Midi, ce qui les caractérisait, c’était une volonté de s’en sortir par un labeur acharné et l’acceptation, en attendant mieux, de conditions de travail difficiles. Les femmes étaient souvent nourrices dans les familles bourgeoises. Pour les enfants d’immigrés italiens l’école a joué son rôle d’ascenseur social, et les Italiens, tout en restant attachés à leurs traditions, en particulier culinaires, se sont fondus dans la nation française. Le dernier poilu de la première guerre mondiale n’était-il pas italien, Lazare Ponticelli ? Mise en images par Nadine Boisserie et portée par la passion de Marie-Thérèse Giorsetti, cette conférence de la Dante a permis d’aborder d’une manière vivante une page de l’histoire commune des deux sœurs latines.

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