Traditionnellement la Dante organise pour ses sociétaires un bref voyage à Paris en novembre/décembre pour visiter des expositions et assister à des spectacles en lien avec l’Italie – et il n’en manque jamais! Le problème du maintien de cette sortie, prévue du 27 au 29 novembre, s’est évidemment posé après les dramatiques attentats du 13 novembre. Deux personnes seulement ayant annulé leur participation, le voyage a donc eu lieu à la satisfaction générale. Ne pas renoncer aux activités culturelles prévues, c’est aussi un moyen de résister au terrorisme. Certes il y avait moins de circulation que d’habitude, et moins de monde dans les magasins mais dans l’ensemble les terrasses de café, les restaurants, les théâtres étaient de nouveau pleins. À la Pinacothèque de Paris était présenté le « Codex atlanticus » de Léonard de Vinci, où figurent dessins et écrits de ce génie de la Renaissance. Dans le cadre du Musée Jacquemart – André, dont les collections permanentes se regardent toujours avec le même plaisir – tableaux et sculptures de la Renaissance italienne, fresques de Tiepolo –, on a pu admirer des portraits florentins de la cour des Médicis, art dont des guides passionnées et compétentes ont su montrer l’évolution stylistique durant ce XVIe siècle mouvementé tant sur le plan politique que religieux. Particulièrement remarquables le portrait d’ Eléonore de Tolède par Bronzino, mais aussi ceux peints par Pontormo, Andrea del Sarto, Rosso Fiorentino… Le dimanche matin, la plupart des participants avaient choisi de visiter l’exposition sur « Osiris, les trésors engloutis d’Egypte » à l’Institut du monde arabe, qui présente dans une scénographie spectaculaire des pièces de l’époque alexandrine retrouvées lors de fouilles sous-marines. Ceux qui le préféraient ont pu se rendre à l’exposition du musée d’Orsay: » Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910″ ou à celle du Grand-Palais sur la grande portraitiste Elisabeth Vigée-Lebrun. Le concert de Classik ensemble dans le cadre somptueux de la Sainte-Chapelle a été un moment de bonheur, avec des Ave maria (Schubert, Verdi, Caccini), des prières d’opéra (Bellini, Dvorak, Puccini) et des airs de violon (Tartini, Bartok, Massenet, Kreisler), interprétés par le soprano Fabienne Conrad et le violoniste David Braccini. Et pour une fois, ce n’est pas l’habituel Goldoni qui avait été retenu pour le théâtre, mais aux Bouffes parisiens une pièce de boulevard de Samuel A. Taylor, « Avanti! », avec Francis Huster, Ingrid Chauvin et Thierry Lopez, qui a permis d’oublier l’espace d’une soirée les préoccupations du moment.