C’est ce que plus de quarante membres de la Dante qui s’y sont rendus du 10 au 13 novembre ont pu vérifier. Certes l’adjectif s’applique plutôt à la fierté d’une cité dans le passé rivale glorieuse des autres républiques maritimes, Pise et Venise, mais peut aujourd’hui se référer à la splendeur de son architecture, qui a valu à ses « palazzi dei rolli » l’inscription par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité. Gênes n’est pas seulement le premier port d’Italie et une métropole d’environ 585000 habitants. La patrie de Christophe Colomb est aussi une ville d’art, dont le centre historique est le deuxième par importance après celui de Venise et qui, en 2004, a été capitale européenne de la culture. La Superbe devait sa richesse à ses armateurs, à ses marchands et à ses banquiers. 
Sa prospérité lui a permis d’attirer, durant le « siècle d’or », non seulement des artistes italiens mais aussi Rubens, van Dyck, Puget, et de construire les magnifiques palais de la Via Garibaldi (Strada Nuova). Des étroites ruelles du port médiéval (les carruggi) jusqu’au luxe des palais et églises baroques, les membres de la Dante ont visité, sous la conduite de guides éclairés, les palais-musées (Bianco, Rosso, Doria Tursi, Ducale, Spinola), le « palazzo del principe » d’Andrea Doria décoré de fresques par Perin del Vaga et de remarquables
Palazzo del Principe (R Guilloux)
tapisseries, la cathédrale San Lorenzo, le Gesù, la Santissima Annunziata, les quartiers des grandes familles et leurs églises (San Matteo, San Luca…). Ils sont montés en ascenseur jusqu’au belvédère de Castelletto pour admirer le panorama, ont fait un tour en bateau dans le port ou parcouru le cimetière monumental de Staglieno… La ville, coincée entre la mer et la montagne, a conservé une partie de ses fortifications et les forts qui dominent le port. Même si l’on ne se passionne pas pour les poissons, l’Aquarium de Gênes mérite qu’on lui consacre deux heures de son temps.
Sur un projet du Génois Renzo Piano qui a mené la restauration du vieux port, c’est l’un des plus grands d’Europe, on y découvre les fonds marins du monde entier et la reproduction d’écosystèmes naturels (lagune de Madagascar, barrière de récif corallien…), avec des dauphins, des requins, des phoques, des manchots, des esturgeons, des raies, des tortues… Comme symbole de la ville, le « bigo » est maintenant associé au phare de la Lanterne.
L’hôtel lui-même où le groupe était logé, le Bristol Palace, en style Liberty (Art nouveau), était déjà un spectacle, avec son impressionnant escalier elliptique qui inspira, dit-on, Hitchcock – client habituel de l’hôtel comme D’Annunzio et Pirandello – pour son film « Sueurs froides ». Au théâtre Carlo Felice, ceux qui le souhaitaient ont assisté à la représentation, par la jeune troupe de ballet de l’académie de la Scala, de « Cenerentola » (Cendrillon), de Prokofiev. Comme à la Dante les plaisirs de la table ne sont jamais négligés, tout le monde a pu apprécier le fameux « pesto alla genovese » et d’autres spécialités locales.
Bref, un voyage qui a permis de découvrir une ville dont les richesses sont encore trop souvent ignorées.
