Pour la seconde fois cette année, la Dante a organisé pour ses sociétaires un voyage à Turin. Celui de février avait permis une visite très complète de l’ancienne capitale des Savoie et de ses divers musées (peinture, cinéma, automobile, art moderne…). Pourquoi y retourner alors en mai? Parce que le Musée égyptien, le deuxième du monde après celui du Caire pour la richesse des collections (la plupart dues aux découvertes de Drovetti et Schiaparelli), n’a rouvert entièrement ses portes, rénové selon les critères de la muséographie moderne, que le premier avril. Les salles consacrées à la grande statuaire étaient déjà visibles en février, avec les statues de Ramsès II et des déesses Sekhmet, mais le musée comporte bien d’autres trésors: la tombe de Khâ et Merit, le temple rupestre d’Ellesiya, la tombe de Maia, des papyrus rarissimes, des objets de la vie quotidienne… Une plongée dans un univers fascinant. N’oublions pas que Champollion disait que la route de Memphis et de Thèbes passe par Turin! Autre raison de retourner à Turin: pour fêter le bicentenaire de la naissance de Don Bosco, l’ostension du Saint Suaire, dans la chapelle Guarini de la cathédrale où il est conservé depuis 1578, événement dont on ne sait quand il se reproduira. Même si cette pièce de lin, si l’on en croit la datation au carbone 14, n’a sans doute pas enveloppé le corps du Christ mort mais remonte au Moyen-Âge, il s’agit d’une icône très émouvante, et qui garde sa part de mystère. Dans le musée diocésain était exposée temporairement la « Lamentation sur le Christ mort » de Fra Angelico. Le voyage s’est achevé par la montée à la basilique baroque de la Superga, qui domine toute la ville, et où l’on a déjeuné dans les salles du prieuré. Notons encore qu’il avait débuté par une étape au bord du délicieux petit lac d’Orta, avec la visite de l’Isola San Giulio et de sa basilique romane, aux fresques et ambon sculpté, du pittoresque bourg d’Orta San Giulio, ainsi que du Sacro Monte dont les chapelles abritent des statues grandeur nature illustrant la vie de saint François d’Assise, dans un bois d’où l’on a une vue magnifique sur le lac.