Qu’il est étrange de s’appeler Federico (Che strano chiamarsi Federico)

du 24 au 27 janvier 2015

Qu'il est étrangeRéalisation : Ettore Scola

Production Italie 2013

Durée 1h 33mn

Avec Tommaso Lazotti, Maurizio de Santis, Giacomo Lazotti

Écouter l’émission de France Inter : Ettore Scola raconte Federico Fellini

Pierre Murat Télérama n° 3365 :   Le jeune Federico arrivant de sa ville natale, Rimini, on l’avait découvert, filmé par Fellini lui-même dans l’un de ses derniers films, Intervista. Ettore Scola le réinvente à son tour, tout brun, tout mince, tout chapeauté, débarquant non dans les studios de Cinecittà, mais au journal satirique Marc’Aurelio, seule source de gaieté et d’insolence pour les Italiens durant les années mussoliniennes. Etrangement, c’est dans ce même magazine que travaillera, dans l’immédiat après-guerre, le jeune Ettore… Outre leurs débuts comme ­caricaturistes, qu’ont en commun les deux hommes ? Ils ne savent pas nager, n’aiment pas le sport (comme Winston Churchill). Mais ils adorent les balades en voiture, la nuit, dans leur ville chérie : Rome. Scola reconstitue leurs rencontres. Avec une prostituée à lunettes et au doux sourire, trahie par son homme, comme la pauvre Cabiria. Mais aussi un artiste de rue, pas vraiment impressionné de voyager avec ces deux célébrités, agacé, même, que Fellini se permette de le traiter d’égal à égal : « Attention, lui fait-il observer, la peinture, c’est, tout de même, le 3e art, tout de suite après l’architecture et la musique. Le cinéma, ça vient loin derrière. Ne mélangeons pas les torchons et les serviettes »… C’est lors d’une de ces virées d’insomniaques que Scola convainc un Fellini plus que réticent d’interpréter son propre rôle dans un projet qui deviendra Nous nous sommes tant aimés…

Vrai ? Faux ? Qu’importe. Fellini, on le sait, était un menteur superbe qui faisait de sa vie un roman qu’il transposait sur grand écran. Dans cet Amarcord modeste, Scola met ses pas dans ceux de son grand frère, sans chercher à l’imiter, encore moins à l’égaler. Il s’amuse, néanmoins, à faire surgir, dans un coin de studio irréaliste et poétique qui ressemble à un plateau de son ami, la mère de Marcello ­Mastroianni. Elle l’apostrophe vertement : « Pourquoi, dans tous vos films, mon Marcello est si moche, alors qu’il est si beau chez Federico ? »… D’ailleurs, c’est parce qu’il trouvait Casanova bête et laid que Fellini ne proposa jamais à son Marcello de l’interpréter. En ­revanche, pour ce film, il fit passer des bouts d’essai (que l’on découvre avec bonheur) à tous ses autres potes : Vittorio Gassman, Ugo Tognazzi et Alberto Sordi, avant d’engager un comédien américain, Donald Sutherland.

Cet hommage tendre et paisible se clôt sur une idée splendide : Fellini s’échappe de l’église où on l’enterre. Poursuivi par deux carabinieri vaudevillesques, il fuit dans la ville. Eternel. Pour mieux retrouver ses personnages, se fondre dans la grande farandole de 8½. — Pierre Murat


Sinossi

che-strano-chiamarsi-federicoIl film è un ricordo/ritratto di Federico Fellini, raccontato da Ettore Scola in occasione del ventennale della morte del grande regista.

Oltre la ricchezza del cinema di Fellini – patrimonio comune al pubblico di tutto il mondo – un devoto ammiratore dell’ineguagliabile Maestro rievoca il privilegio di averlo frequentato ed essere stato testimone della sua ironia e delle sue riflessioni su « la vita che è una festa ». È il racconto della loro conoscenza al giornale « Marc’Aurelio » nei primi anni ’50; dei loro incontri; degli amici comuni – come Maccari, Sordi, Mastroianni –; delle visite « di piacere » sui set dei rispettivi film; di Cinecittà, del Teatro 5 e di altre vicinanze che hanno cementato e fatto durare nel tempo la loro amicizia.

Dal suo debutto nel 1939 come giovane disegnatore, al suo quinto Oscar nel 1993, anno del suo settantesimo e ultimo compleanno, Federico viene ricordato da Ettore come un grande Pinocchio che per fortuna non è mai diventato « un bambino perbene ».

Un film fatto di ricordi, frammenti, momenti e impressioni sparse, ricostruiti e girati a Cinecittà, e alternati a materiali di repertorio d’epoca, scelti dagli archivi delle Teche Rai e dell’Istituto Luce.