La bibliothèque du Puy a accueilli Ilaria Moretti, invitée par la Dante pour parler de « L’amie prodigieuse ».
Qui a dit qu’on ne lisait plus ? En tout cas ce n’est pas vrai pour les membres de la Dante, ni pour les habitués de la bibliothèque municipale du Puy ! La salle aux murs tapissés de livres mise à la disposition de la Dante était trop petite pour les accueillir tous, et malheureusement les retardataires s’en sont vu refuser l’accès. Il faut dire que le livre dont il était question ce 29 mai 2019,
ou plutôt les quatre volumes d’Elena Ferrante, « L’amie prodigieuse », est un des plus gros succès de librairie de ces dernières années, avec plus de 10 millions d’exemplaires vendus, et des traductions dans 55 pays. La conférencière qu’avait invitée la Dante était la plus apte à en parler puisqu’Ilaria Moretti, enseignante-chercheur à Lyon 3, prépare une thèse sur cette tétralogie. Sollicitant habilement le public, Ilaria Moretti donne une clef de lecture : le récit d’une amie peut seul nous aider à forger notre propre identité. Illustrant ses propos par des citations prises dans les quatre volumes, Ilaria Moretti dégage ce qui fait pour elle l’intérêt de l’œuvre : une réflexion sur la douleur, sur la compréhension de soi à travers la narration (l’importance du mot « storia », disparu dans la traduction des titres français), sur la place de la femme et les relations mère-fille, sur l’ambivalence du « quartier », sur le mal et la violence (là encore se pose un problème de traduction du mot « smarginatura »). Ces quelques lignes ne peuvent rendre compte de la richesse d’un exposé qui a donné envie au public de lire, ou de relire, « L’amica geniale ».